Découverte du culturisme en Afghanistan

Découverte du culturisme en Afghanistan

Les culturistes afghans sont considérés comme des vraies stars. C’est l’un des sports les plus populaires et appréciés. Sa pratique n’a pas été interdite par les talibans, lorsqu’ils dirigeaient le pays entre 1996 et 2001. Mais les athlètes sont tenus de respecter la tradition. Sur scène les compétiteurs sont obligés de rester sur le podium pas en maillot mais en shalwar Kameez. C’est une tenue traditionnelle composée d’un pantalon large et d’une longue tunique à manche longue.

« On parle souvent de la pudeur imposée aux femmes dans le pays où la burqa est encore largement portée, où peu de femmes sortent sans voile sur la tête, manches longues et jupe ou pantalon jusqu'aux chevilles. Mais la pudeur est aussi de rigueur pour les hommes qui ne se promènent pas dans la rue autrement qu'en pantalon long. D'ailleurs, le shalwar kameez était aussi de rigueur dans les salles de gym pour les hommes à cette époque. Des policiers effectuaient des contrôles inopinés pour vérifier le respect de ces règles vestimentaires. Ceux qui étaient surpris en tenue légère étaient emprisonnés quelques jours » selon RFI.

Kaboul compte des centaines de salles de gym

Il y a le culturisme de compétition comme ailleurs dans le monde. Quatorze athlètes ont été sélectionnés lors de la compétition de ce week-end pour participer à un concours régional asiatique. Et puis, à côté, il y a aussi cette quête de la perfection du corps par les hommes entre 20 et 45 ans. Il y a énormément de salles de gym à Kaboul. Des centaines.

«Elles ont tous pignons sur rue et sont facilement identifiables par les affiches à l'entrée. Souvent, ce sont des photos de stars du culturisme en maillot contractant leurs muscles. Ces salles sont par contre souvent mal équipées. C'est d'ailleurs ce qu'ont souligné les compétiteurs ce week-end en confiant aux médias leurs difficultés à s'entraîner dans de bonnes conditions. Les appareils de musculation dans les salles ne sont pas très perfectionnés et les coupures d'électricité, quotidiennes à Kaboul, ne permettent pas d'utiliser certaines machines».

Les abonnements sont en revanche accessibles : entre 400 afghanis (moins de 8 euros) et 3 000 afghanis (50 euros environ). Alors que le salaire moyen est d'environ 180 euros. Dans les supermarchés, les produits hyperprotéinés remplissent des étagères. C'est un véritable business qui n'a jamais périclité depuis l'institutionnalisation de ce sport. La Fédératon nationale du culturisme et du fitness a été créée, ici, en 1959.